Cétacés

Le terme «cétacé » provient d’un mot grec ancien signifiant « grand poisson ». Le groupe des cétacés réunit des mammifères marins vivant exclusivement en milieu aquatique (eau douce ou eau salée) et communément appelés baleines ou dauphins.
Actuellement ce groupe comporte 89 espèces dont une vingtaine a fréquenté, au moins occasionnellement, la mer Méditerranée. Selon les informations des vingt dernières années, seules 18 peuvent être considérées comme faisant partie du peuplement méditerranéen (ce qui est honorable étant donné qu’il s’agit d’une mer quasi fermée qui ne communique avec l’océan global que par deux passages).


 

L'observation des cétacés en milieu naturel est soumise à une restriction de distance : il est interdit de s'approcher volontairement à moins de 100 mètres des animaux (arrêté préfectoral N°172/2021).

Il existe un code de bonne conduite édicté par le Sanctuaire Pélagos et l'ACCOBAMS qui liste les règles à respcter pour effectuer des observations respectueuses en milieu naturel (voir les fiches en téléchargement sur cette page).

I. Des mammifères parfaitement adaptés à la vie aquatique

La vie en milieu aquatique est contraignante pour un mammifère, ces animaux au sang chaud et à la respiration aérienne doivent lutter en permanence contre le froid, respirer à l’air libre, se déplacer, se repérer, vaincre la pression, etc

Les cétacés sont de beaux exemples d’adaption à la vie aquatique. Ces animaux biologiquement proches de nous (ce sont des mammifères) ont un ancêtre terrestre. Il y a environ 48 millions d’années (avant la disparition des dinosaures) un petit ongulé évoluait sur la terre ferme. Par la suite, d’autres espèces se sont succédées jusqu’aux cétacés que l’on connaît actuellement. Ces espèces ont acquis au fil de l’Evolution des caractéristiques favorisant la vie dans l’eau :
- Un squelette léger
- Une cage thoracique compressible (pour améliorer les plongées profondes)
- Des muscles puissants
- Une forme générale qui favorise l’hydrodynamisme
- Une peau lisse
- Des atouts physiologiques : une utilisation optimisée de l’oxygène, des systèmes pour piéger l’azote, etc.
- Des sens affûtés (vue, toucher, ouïe, goût, sens magnétique, écholocation)
- Des membres adaptés à la nage (nageoires à l’avant et régression des pattes arrière)
- Une épaisse couche de graisse pour isoler du froid

De part leur vie exclusivement aquatique, les cétacés disposent d'une façon surprenante de dormir. Le sommeil est une fonction physiologique vitale impliquée dans la mémorisation, la vigilance et de nombreux autres rôles cognitifs. Des études sur les cétacés ont montré que ces animaux dorment par alternance d'un hémisphère cérébral à l'autre : c'est à dire qu'un hémisphère est au repos pendant que le second est actif afin de maintenir la nage. En effet les cétacés doivent nager en permanance pour remonter régulièrement en surface respirer (la respiration est un acte volontaire contrairement aux autres mammifères), pour contrer les courants marins, maintenir une température corporelle convenable, rester en contact avec les congénères et maintenir une vigilance vis à vis des prédateurs.

II. Les principales espèces méditerranéennes

Certaines espèces de cétacés qui fréquentent habituellement l’océan font quelques intrusions dans le bassin méditerranéen et sont considérées comme rares voire exceptionnelles. C’est le cas par exemple de l’orque, de la baleine à bosse ou encore du rorqual à museau pointu. D’autres espèces sont plus communes.


L’essentiel du peuplement méditerranéen de cétacés est composé de 8 espèces :

Le grand dauphin (Tursiops truncatus)

Espèce cosmopolite présente partout en dehors des pôles.
Dauphin le plus connu du grand public (présente dans des films et parcs animaliers). Certaines populations de grand dauphin sont côtières et les individus peuvent ainsi s’approcher très près du littoral.
C’est l’espèce la plus fréquente dans l’Aire Marine Protégée de la côte agathoise.

Dauphin de grande taille (entre 2 et 4 mètres de long) avec un corps robuste et trapus gris plus ou moins foncé et un ventre clair. Évolue en groupe de taille va riable.
Les femelles assurent généralement la structure d’un groupe stable et les mâles évoluent en petites bandes qui se joignent aux femelles pendant les périodes de reproduction. Cet animal se nourrit de poissons, crustacés et calmars.

Enjeu de conservation

Niveau 2

Observation

Niveau 1

 

 

Le dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba)

Espèce cosmopolite présente partout en dehors des pôles. Pélagique, cette espèce de dauphin est plutôt observée en haute mer.

Dauphin plutôt petit comparé aux autres espèces, les individus mesurent en moyenne entre 1,80 et 2,70 mètres de long.

Caractérisé par un dos gris plutôt sombre, des flancs et le ventre plus clairs. Les signes distinctifs de cette espèce sont la « flamme » ou « écharpe » claire qui remonte jusqu’à la nageoire dorsale, les traits sombres reliant la base du bec aux pectorales, et l’oeil au ventre.
Ce dauphin se nourrit principalement de poissons et de céphalopodes chassés la nuit jusqu’à 700 mètres de profondeur.

Enjeu de conservation

Niveau 2

Observation

Niveau 2

 

 

Le dauphin commun (Delphinus Delphis)

Espèce cosmopolite, présente partout dans les zones tempérées. Fréquemment observée en Méditerranée jusque dans les années 60, cette espèce est devenue plus rare en Méditerranée nord occidentale. Sa régression semble être due à différents facteurs : massacres, pollutions et concurrence avec d’autres espèces telles que le dauphin bleu et blanc.

Cette espèce est observable à la fois à la côte et au large.

 

Espèce de petite taille (entre 1,70 et 2,70 mètres de long) à l’image du dauphin bleu et blanc. Caractérisée par la tâche jaune ocre sur les côtés du thorax formant une sorte de sablier. Ce dauphin se nourrit principalement de poissons qu’il chasse la nuit.

Enjeu de conservation

Niveau 3

Observation

Niveau 3

 

 

Le globicéphale noir (Globicephala melas)

Espèce de dauphin présente en Méditerranée, en Atlantique Nord et au Sud entre le 40°S et le 60°S. Se rencontre principalement au large bien que des groupes peuvent se rapprocher parfois des côtes.

Dauphin de grande taille, entre 3,80 et 7 mètres de long. Reconnaissable à sa couleur noire, la présence d’une marque blanche en forme d’ancre sur la poitrine, le front très bombé, un aileron dorsal très caractéristique et le bec quasi inexistant.
Ce dauphin plonge généralement entre 30 et 60 mètres mais il semble pouvoir descendre jusqu’à 800 mètres de profondeur pour aller chasser ses proies favorites : les céphalopodes qui constituent l’essentiel de sa nourriture.

Enjeu de conservation

Niveau 2

Observation

Niveau 3

 

 

Le dauphin de Risso (Grampus griseus)

Présent dans toutes les mers et tous les océans du monde en dehors des pôles, le dauphin de Risso est absent du bassin oriental de la Méditerranée. Cette espèce affectionne les eaux plutôt profondes entre 400 et 1 000 mètres de profondeur.

Dauphin de grande taille (entre 3,80 et 4 mètres), cette espèce est reconnaissable à son front bombé, son bec quasi inexistant et son aileron très haut.
Le dauphin de Risso est également caractérisé par de nombreuses marques blanches qui restent et s’ajoutent au fil des ans sur sa peau grise (si bien que les individus âgés peuvent devenir complétement blancs). Ces scarifications proviennent de morsures des autres individus dans le cadre de relations sociales au sein du groupe.
Cette espèce plonge dans les grandes profondeurs (jusqu’à 500 mètres) pour chasser des céphalopodes dont elle se nourrit.

Enjeu de conservation

Niveau 2

Observation

Niveau 3

 

 

Le ziphius (Ziphius cavirostris)

Espèce de dauphin, présente partout dans le monde sauf aux pôles.
Également appelée baleine à bec de Cuvier, en Méditerranée cette espèce est très discrète et donc peu souvent observée. Elle semble évoluer principalement en haute mer, sur des fonds qui dépassent les 1 000 mètres de profondeur.

Le ziphius est une espèce de grande taille pouvant mesurer jusqu’à 7 mètres de long.
Il est caractérisé par son front légèrement bombé, son bec court, ses nageoires pectorales et son aileron dorsal de petite taille. La tête de cet animal est blanche et son corps brun à gris. Ce dauphin ne possède que deux dents sur la mandibule inférieure.
Le ziphius se nourrit principalement de céphalopodes qu’il est capable d’aller chercher jusqu’à 2 500 voire 3 000 mètres de profondeur. Cette espèce détient à la lumière des connaissances actuelles les records de temps (supérieur à l’heure) et de profondeur de plongée.

Enjeu de conservation

Statut de conservation IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) pour la mer Méditerranée (données de 2017) :
- Données insuffisantes
 

Observation

Niveau 3

 

 

Le cachalot commun (Physeter macrocephalus)

Plus gros des cétacés à dents, le cachalot est une espèce cosmopolite qui fréquente la haute mer et les fonds de plus de 1 000 mètres.

Pouvant mesurer entre 9 et 18 mètres de long, le cachalot se reconnait facilement par sa taille et la forme carrée de sa tête. Sa mâchoire est très fine et ne comprend des dents que sur sa partie inférieure.
La nageoire dorsale est très discrète et les nageoires pectorales sont petites comparé au reste du corps. Le cachalot réalise des plongées profondes (jusqu’à 1 500 mètres de profondeur) pour se nourrir (principalement de céphalopodes) et reste en apnée en moyenne une cinquantaine de minutes.

Enjeu de conservation

Niveau 2

Vulnérable

Observation

Niveau 3

 

 

En surface le cachalot ne reste que très peu de temps pour se ventiler entre deux plongées profondes. Il ressemble à un tronc d’arbre qui dérive. Il est identifiable grâce à son souffle qui se dirige à 45° vers l’avant et à gauche (compte tenu de la localisation de son évent).
Lorsqu’il plonge, le cachalot le fait à la verticale et dévoile généralement sa nageoire caudale.

Le rorqual commun (Balaenoptera physalus)

Unique cétacé à fanons présent de manière courante en mer Méditerranée, le rorqual commun appartient au même genre que le plus gros mammifère de la planète (la baleine bleue) et se place par sa taille (entre 18 et 20 mètres) à la seconde place des plus grands animaux actuels lde la planète.
Espèce cosmopolite, absente des pôles, de la mer rouge, du golfe persique, de la Méditerranée orientale et de la mer baltique. Le rorqual commun fréquente la haute mer au delà du plateau continental.

Le corps du roqual commun est fusiforme ce qui en fait une baleine très rapide. Cette baleine présente un aileron dorsal et des nageoires pectorales de petite taille. Les apnées de cette baleine durent en général une dizaine de minutes (jusqu’à 30 minutes).
Le roqual commun se nourrit de krill et d’autres petits animaux du plancton (poissons, céphalopodes, etc.) qu’il filtre grâce à ses fanons.

En surface, le roqual commun est repérable grâce à son souffle qui monte à la verticale à plusieurs mètres de haut (jusqu’à 6 mètres de haut). Contrairement au cachalot, la nageoire caudale de cette espèce est rarement exposée lors de sa plongée. 

Enjeu de conservation

Niveau 2

Observation

Niveau 2

 

 

III. Importance écologique

Les mammifères marins sont de bons indicateurs de la santé des écosystèmes marins :

  • En qualité de « top prédateurs » en bout de chaîne alimentaire, ils régulent les relations proie/prédateur et garantissent un certain équilibre (tout comme les autres grands prédateurs tels que les requins). Soumis à de nombreuses pressions, leur présence est donc un bon reflet de la qualité du milieu marin.

  • Les cadavres et les excréments des cétacés, en particulier des gros cétacés (baleines et cachalots) ont une importance écologique notable. Ils constituent des sources de nutriments pour de nombreux êtres vivants (des requins charognards jusqu’aux bactéries et autres organismes du micro plancton).

IV. Menaces conservation

Comme bon nombre d’espèces en mer comme sur terre, les cétacés sont menacés par des activités ou des conséquences d’activités anthropiques. Pour ces animaux, l’impact de l’Homme se fait d’autant plus sentir en Méditerranée étant donné que cette mer est semi-fermée et très fréquentée (que ce soit sur son littoral comme au large).

Les menaces sur les cétacés sont de différentes natures :

La France est dotée de nombreux outils juridiques en faveur de la protection de l’environnement.
Parmi ces outils, l’arrêté du 1er juillet 2011 (article 2) stipule que “Pour les espèces de cétacés et de siréniens dont la liste est fixée ci-après, sont interdits sur le territoire national, et dans les eaux marines sous souveraineté et sous juridiction, et en tout temps :
La destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement intentionnels incluant les prélèvements biologiques, la perturbation intentionnelle incluant la poursuite ou le harcèlement des animaux dans le milieu naturel.”
De plus, des conventions internationales (Commission Balénière Internationale, Convention sur le commerce d’espèces menacées, Convention sur la conservation d’espèces migratrices, etc) ainsi que des accords et règlements européens (Convention de Berne, Directive Habitats, règlements sur les filets maillants dérivants, etc.) permettent de dresser des objectifs globaux et fixent des règles communes ce qui est particulièrement nécessaire dans le cadre de la protection d’espèces très mobiles comme les cétacés.
Des règles communes sont également édictées à l’échelle de la mer Méditerranée par exemple dans le cadre de la Convention de Barcelone, de l’accord ACCOBAMS et du sanctuaire Pélagos.

Observation en milieu naturel (Whale-Watching)

L'observation en milieu naturel communément appelée Whale-Watching est devenue en quelques années la première entreprise écotouristique mondiale. 

Lorsque cette activité n'est pas réalisée de manière respectueuse pour les animaux, elle peut engendrer des dérangements et avoir des conséquences lourdes (stress, blessures, modifications comportementales...) sur les espèces.

Pour encadrer durablement cette activité, une certification destinée aux opérateurs de Whale-Watching existe depuis 2014. Le label "High Quality Whale-Watching®" dispose d'un cahier des charge encadrant les observations naturalistes en mer (exemple : distance d'observation supérieur à 100 mètres, approche des animaux en parallèle, interdiction de se baigner, toucher ou encore nourrir les cétacés...).

De manière plus générale, des arrêtés ministériel et préfectoral interdisent l'approche volontaire des cétacés à moins de 100 mètres.

Pour les particulier, un code de bonne conduite édicté par le Sanctuaire Pélagos et l'ACCOBAMS liste les règles à respecter pour observer respectueusement la faune du large (voir les fiches en téléchargement sur cette page).

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Sur le Cap d'Agde, l'opérateur balellisé Les Bateaux Agathois propose des sorties à la rencontre des dauphins de mars à novembre.

Fiches à télécharger concernant les cétacés

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