Coralligène

Les récifs de coralligène ne sont pas des rochers inertes mais des structures d’origine biologique qui résultent de l’activité d’êtres vivants.
La construction de ces édifices nécessite des années voire des siècles ce qui rend cet habitat méditerranéen très fragile et précieux.
Les récifs coralligènes abritent une flore et une faune riche, les services qu’ils procurent à l’humanité ne sont pas négligeables et leur protection est donc prioritaire.

Des structures construites lentement par le vivant

Les récifs coralligènes désignent des bio-constructions bâties principalement par des végétaux : des algues rouges calcifiées (au squelette calcaire) complétées par des animaux marins fixés.

Comme tous les végétaux, ces algues ont besoin d’énergie solaire mais ces espèces n'ont besoin que d’une lumière atténuée pour vivre.
La lumière diminuant avec la profondeur, les récifs coralligènes se développent entre 20 et 120 mètres en moyenne (à partir de 15-20 mètres quand les eaux sont chargées en particules comme nos eaux agathoises et à une centaine de mètres pour des eaux plus limpides comme en Corse).
Au fil du temps cette concrétion grandit, se complexifie (avec des grottes, des cavités, etc.). Cette croissance est très lente, moins 1 mm/an ! Ce qui en fait des structures très fragiles. Certaines formations ont été datées de près de 8 000 ans.

Un habitat riche en biodiversité

Les récifs coralligènes sont des habitats méditerranéens très riches. De nombreuses espèces (en plus des algues rouges calcifiées) participent à sa construction et d’autres espèces l’utilisent (le creusent pour se construire un abri, se nourrissent, etc.) et donc le détruisent. Le bon développement de ces récifs résulte donc d’un équilibre entre les bio-constructeurs et les espèces « érodeuses ».

On trouve dans les récifs coralligènes de nombreuses espèces :

Des éponges

Les éponges de mer sont des animaux présents dans toutes les mers et océans du globe jusqu’à des profondeurs importantes (certaines
espèces fréquentent les abysses). En mer Méditerranée, il en existe près de 500 espèces différentes. Ces animaux filtrent l’eau en permanence afin de se nourrir et de s’oxygéner.

Des gorgones

Appartenant aux Cnidaires qui regroupent les anémones, méduses et coraux, les gorgones sont des colonies de polypes de très petite taille, portées par des axes rigides. Le pied de la colonie est fixé au substrat. Comme les éponges, ces animaux se nourrissent et s’oxygènent par filtration.

Des bryozoaires

Les bryozoaires vivent en colonies où chaque individu est abrité dans une loge calcaire. De cette loge, dépasse une couronne de tentacules. Les colonies prennent des formes très variées et propres à l’espèce (ce qui est un critère d’identification). Les bryozoaires s’alimentent et s’oxygènent par filtration.

Des ascidies

Animaux présentant un corps en forme d’outre recouvert d’une tunique de cellulose. Il s’agit d’organismes filtreurs présents dans tous les océans du monde. Avec près de 2 300 espèces identifiées, ces animaux colonisent des milieux très variés : des fonds rocheux aux structures artificielles des ports et jusqu’aux grandes profondeurs.

Des mollusques

Caractérisés par un corps mou protégé généralement par une coquille calcaire, les mollusques sont très diversifiés. Ce groupe comprend les gastéropodes (limaces, escargot, etc.), les céphalopodes (seiches, calmars et poulpes) et les bivalves plus couramment appelés coquillages. La datte de mer (Lithophaga lithophaga) est un coquillage protégé, présent dans les récifs coralligènes et qui a la particularité de creuser des galeries dans la roche calcaire (c’est un foreur chimique qui produit une substance qui dissout le calcaire).

Des vers

Qu’ils soient plats, annelés, mobiles ou sédentaires dans un tube, les vers sont très diversifiés dans les récifs coralligènes.

Des échinodermes

Animaux au « squelette » formé de plaques et d’épines et ayant un corps divisé en 5. Ce groupe comprend les oursins, les étoiles de mer, les holothuries (ou concombres de mer) et des animaux plus discrets : les ophiures et les crinoïdes.

Des crustacés

Les crabes, crevettes, langoustes et homards affectionnent tout particulièrement les grottes et autres infractuosités qu’offre cet habitat.

Des poissons

Deux espèces protégées de poissons sont présentes :
Le corb et le mérou brun sont potentiellement observables dans les récifs coralligènes.
Au détour d’une cavité ou entre les gorgones, il est également possible de croiser une chapon, une rascasse ainsi que certains labres. De par la diversité de proies potentielles présentes, cet habitat attire également des grands prédateurs tels que les dentis, les bonites et les loups qui y trouvent un terrain de chasse intéressant.

Importance écologique, menaces et conservation

Les récifs coralligènes sont un véritable lieu de vie pour toutes ces espèces qui l’occupent différemment selon leur mode de vie : au-dessus, sur les côtés ou à l’intérieur des cavités. Les espèces utilisent cet habitat pour différentes raisons : se cacher, se reposer, se nourrir, se reproduire, etc.
De par la biodiversité qu’ils concentrent, les récifs coralligènes contribuent à la production de ressources alimentaires et offrent des paysages sous marins attractifs. Cet écosystème naturel est ainsi lié au secteur de la pêche professionnelle ainsi qu’aux activités touristiques et de loisir telle que la plongée sous marine.

Habitat très fragile et à croissance très lente, le coralligène est fortement impacté par les chocs mécaniques : ancrage des bateaux, contact avec les plongeurs, outils de pêche... Il est donc important de connaître où le coralligène est présent pour limiter tout contact avec lui qui risquerait de le détériorer.


 

Enjeu de conservation

Niveau 3

 


L'AMP de la côte agathoise travaille sur différentes actions pour protéger cet habitat, en concertation avec les acteurs locaux.
Un suivi régulier est réalisé pour évaluer l'état de conservation du coralligène et des animaux associés. Des actions concrètes de protection comme le réaménagement de sites de plongée, la mise en place de la réserve marine (protégeant 46 % du coralligène de l'AMP) ou le don d'ancres flottantes ont été ou sont en cours de réalisation par les gestionnaires du site. La sensibilisation sur cet habitat est aussi un axe développé dans l'AMP.

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