Formés par une espèce végétale, les herbiers de posidonie (Posidonia oceanica) incarnent un écosystème incontournable et précieux en mer Méditerranée.
Véritables pôles de biodiversité, ces herbiers de posidonie sont indispensables et offrent de nombreux services. En qualité d’habitat protégé, la posidonie est étudiée : les herbiers sont suivis de manière scientifique et des mesures concrètes sont mises en place pour limiter leur régression.
Il existe dans le milieu marin deux grands types de végétaux : les algues et les plantes, qui diffèrent d’un point de vue biologique sur de nombreux points (morphologie, reproduction, etc.).
Les plantes marines ont un ancêtre terrestre, retourné au milieu aquatique au crétacé (il y a 120 à 100 millions d’années). Actuellement il existe une soixantaine d’espèces (cinq en mer Méditerranée) de plantes marines, dont la posidonie.
Comme tous les végétaux, la posidonie a besoin de lumière pour vivre, c’est pour cela qu’elle disparait à partir d’une certaine profondeur. Présente jusqu’à une dizaine de mètres dans les eaux turbides (chargées en particules) voire jusqu’à 40 mètres de profondeur dans des eaux claires.
La posidonie est formée de tiges rampantes ou dressées, de racines et de feuilles longues et étroites. La posidonie forme des herbiers, véritables prairies sous-marines.
À l’automne, la posidonie peut produire des fleurs. Après fécondation des fleurs viennent les fruits qui renferment une graine. En germant dans un sol favorable, une graine peut ainsi donner vie à une nouvelle plante. Cette floraison n’intervient pas tous les ans et serait induite par des températures estivales élevées qui persistent jusqu’en octobre. La reproduction de la posidonie est principalement effectuée par bouturage.
Des espèces animales et végétales de petites tailles vivent sur les feuilles de posidonie. Bryozoaires, étoiles de mer, anémones, crustacés, escargots de mer, microalgues, etc. Tous profitent du support offert par les feuilles.
La masse de feuilles des herbiers de posidonie offrent des cachettes potentielles pour les poissons, notamment les jeunes individus, plus vulnérables face aux prédateurs.
Le jour les saupes, castagnoles, girelles, sars et serran (entre autres) déambulent entre les feuilles. La nuit, ces espèces s’abritent au bas de l’herbier et ce sont les prédateurs nocturnes tels que le congre ou la rascasse qui prennent place.
Au bas de l’herbier, dans l’enchevêtrement de tiges, toute une faune grouille. On trouve des holothuries (concombres de mer), des oursins (parfois qui évoluent sur les feuilles car ces animaux s’en nourrissent), des crustacés (crabes et crevettes), etc.
Le sol des herbiers est également riche en détritivores et décomposeurs. Ces êtres vivants sont écologiquement importants car comme sur la terre ferme, ils recyclent la matière (à partir de déchets organiques ils produisent de la matière minérale utile pour les végétaux) et bouclent ainsi le cycle de la matière.
Les détritivores et décomposeurs sont incarnés par des petits crustacés tels que les gammares, des oursins, des holothuries, des ophiures et par un grand nombre de bactéries et champignons du sol.
Planté dans le sol entre les racines de la posidonie, il n’est pas rare de trouver une espèce protégée et endémique de mer Méditerranée : la grande nacre. Ce mollusque bivalve à l’allure de moule de très grande taille (peut dépasser les 1 mètre de haut) est le second plus grand coquillage au monde.
Plus de 400 espèces de végétaux et plusieurs milliers d’espèces animales peuplent les herbiers de posidonie et font
de ces prairies sous-marines un pôle de biodiversité unique.
Le rôle de l’herbier de posidonie est souvent assimilé, à juste titre, à celui exercé par la forêt en milieu terrestre. Il joue des rôles essentiels au niveau biologique, dans le maintient des équilibres littoraux et des activités maritimes. En effet, en qualité d’espèce ingénieur d’écosystème, la posidonie modèle son environnement et rend accessible des ressources pour d’autres espèces.
L’herbier de posidonie constitue :
Certaines activités humaines sont dangereuses pour les herbiers et causent par endroit des régressions importantes.
Les herbiers de posidonie sont protégés par différents conventions internationales et textes communautaires (la Convention de Berne, la Convention de Barcelone et la Directive Habitat).
En France, la posidonie est protégée par une loi relative à la préservation de la flore et de la faune sauvage du patrimoine (de 1976). D’autres pays méditerranéens ont également pris des mesures de protection afin de préserver cette plante.
L'AMP assure un suivi de cet habitat afin de voir l'évolution de son état de conservation. Pour limiter les impacts humains sur la posidonie, les gestionnaires ont aussi créé une zone de mouillages écologiques autour de Brescou (ZMEL Brescou-Les Tables) avec des bouées d'amarrage spécialement créées pour ne pas détériorer cet habitat. Un travail sur la bande des 300m a aussi été réalisé pour empêcher les corps morts traditionnels de dégrader l'herbier lors de coups de mer estivaux.
Afin de préserver les herbiers de posidonie, il est nécessaire de prendre quelques précautions :
