Protection des petits fonds côtiers

Les bouées des 300 mètres, délimitant la zone de baignade de la zone de navigation, correspondent à un balisage obligatoire mis en place entre mai/juin et fin septembre par la commune.

Traditionnellement le système maintenant les bouées des 300m - à savoir un pneu rempli de béton et chaîne- peut occasionner un impact mécanique non négligeable sur les habitats sensibles comme les herbiers de posidonies ou les petits fonds rocheux. A la suite de coups de mer ces systèmes peuvent également glisser vers la côte, aux dépends des petits fonds côtiers, mais aussi être perdus à la côte.

En 2014, un premier travail d'optimisation du balisage des 300 mètres a eu lieu avec :

1) La création d'un plan de balisage des 300m avec une géolocalisation précise des bouées évitant au mieux possible les habitats sous-marins sensibles (roche et posidonie /matte morte).

Ce plan de balisage a été réalisé après avoir créer une cartographie superposant la localisation des bouées et les habitats sensibles afin de déterminer les secteurs sensibles à éviter ou à aménager de manière plus écologique.

2) La création de dispositifs d'ancrage des bouées mieux adaptés aux milieux :

• Fabrication de corps morts plus lourds et sans pneu afin de limiter leurs déplacements en cas de mauvaises conditions météorologiques et les déchets en résultant ; 
• Adaptation de la longueur des chaînes à la profondeur poue limiter l'effet de ragage des fonds ; 
• Ajout d'un flotteur intermédiaire à la chaîne pour éliminer l'effet de ragage des fonds sur les secteurs ou à proximité des secteurs sensibles ;
• Création de systèmes d'ancrages écologiques sous forme d'anneau scellé dans la roche et d'une ligne en corde avec flotteur intermédiaire sur les secteurs rocheux les plus sensibles (La Lauze et La Conque).

Suite aux tests non concluants sur l'utilisation de corps morts de masse supérieure pour maintenir le balisage des 300m, une démarche innovante a été réfléchie pour inclure les "corps morts" comme des ouvrages pérennes dans l'eau et qui assureraient, en plus de leurs fonctions techniques de lest, des fonctionnalités écologiques utiles pour les écosystèmes dans lesquels ils s’insèrent.

C'est ainsi qu'ont été développé, via un contrat Natura 2000, les 1ers "XReefs" éco-conçus : des corps-morts en béton modulaire d'1,4 tonnes composés d'un socle et de différentes sous-unités qui puissent être aisément manipulées et assemblées sous l'eau.

La taille, le design et le poids de ces XReefs ont été dimensionnés pour  faire face aux fortes houles hivernales, mais aussi pensés pour offrir un habitat artificiel adapté aux juvéniles de poissons (nurserie).

C'est ainsi qu'en 2017, six XReefs expérimentaux ont été immergés à la place des petits corps morts béton habituels.

Suite aux résultants concluants des XReefs expérimentaux, l'AMP, au travers du programme RECIF'LAB, a immergé en 2019 trente-deux XReefs 2ème génération le long de la bande des 300m agathoise.

Ces XReefs, contrairement aux XReefs expérimentaux, ont été créés grâce à l'impression 3D béton. L'utilisation de cette nouvelle technologie a des intérêts multiples :

• permettre la création d'un design plus proche de celui de la roche naturelle, augmentant la complexité et le nombre d'abris pour la faune ;
• créer rapidement et à terme à moindre coût des modules en série ;
• permettre un gain de temps à l'installation des modules dans l'eau (pas besoin d'assembler sous l'eau chaque module)...