La grande nacre

La grande nacre est un mollusque bivalve à la forme semblable à celle d'une moule dont l'interieur de la coquille est nacré. Pouvant dépasser 1 mètre de haut, il s'agit du second plus grand coquillage au monde (après le bénitier) et le plus grand de la mer Méditerranée.

La grande nacre vit enterrée sur environ un tiers de sa hauteur dans les fonds sableux souvant à proximité des herbiers de posidonie. Fixé au substrat grâce à son byssus, ce "pied" lui permet également de se déplacer très lentement) et de se redresser.

Endémique, on ne retrouve cette espèce (Pinna nobilis pour son nom scientifique) qu'en mer Méditerranée.

Il s'agit d'une espèce au métabolisme lent qui peut vivre plusieurs dizaines d'années. Au fil de sa croissance la coquille est recouverte de divers organismes (des épibiontes végétaux et animaux) lui conférant un véritable camouflage.

Cette espèce filtre l'eau pour récupérer sa nourriture (particules organiques ou minérales) et de l'oxygène. Comme d'autres coquillages, la grande nacre est connue pour héberger des petits crustacés (crabe ou crevette) qui bénéficient de la nourriture non ingurgitée par la grande nacre et en retour qui défendent leur gîte contre d'éventuels visiteurs. 

Les deux principaux prédateurs naturels de la grande nacre sont la daurade et le poulpe.

Utilisations

Pendant longtemps la nacre de ce coquillage fût exploitée pour la fabrication de boutons et d'objets ornementaux.

La grande nacre peut sécréter des perles de couleur rougeâtre qui ne possèdent aucune valeur marchande.

Les romains utilisaient les filaments du byssus (servant à la fixation du coquillage au support) pour tisser des vêtements. Cette pratique s'est poursuivie jusqu'à une époque récente à Maltes, Naples et en Corse.

Enfin dans certaines régions méditerranéennes (Malte, Corse, Yougoslavie...), la chair de ce coquillage était consommée.

Menaces et conservation

Abondante sur le littoral méditerranéen dans le temps, les populations de grande nacre ont été fragilisées par la pollution, les destructions mécaniques (ancrage, chalutage, aménagements du littoral) et la collecte par des plongeurs. 

Protégée en France depuis 1992, sa collecte et la détention de coquille est depuis strictement interdite. Cette espèce est également protégée plus largement au niveau européen (annexe IV de la Directive Habitat) et Méditérranéen (annexe II de la convention de Bracelone de 1995).

Enjeu de conservation

Niveau 3

Depuis 2016, la présence d'un parasite en mer Méditerranée menace très fortement les populations de grande nacre. Ce protozoaire nommé Haplosporidium pinnae se reproduit dans le tube digestif du coquillage et empêche les valves de se fermer. Une fois "paralysée" la grande nacre est très vulnérable face à ses prédateurs. Si elle n'est pas consommée par un prédateur, la grande nacre infectée meut de faim (le parasite étant logé dans son tube digestif, il entraine un dysfonctionnement de l'absorption de la nourriture par l'animal). Le parasite provoque donc la mort en masse des grandes nacres de manière indirecte. 

Ce parasite est exotique et a été introduit en mer Méditerranée très probablement à cause d'un rejet d'eaux de ballast.

Initialement identifiée sur les côtes espagnoles, cette nouvelle menace a aujourd'hui gagné les côtes françaises et de nombreuses autres zones en mer Méditerranée. Elle génère un grande inquiétude quant à la survie de la grande nacre qui a été classée depuis en "Danger critique d'extinction" par l'IUCN.

Suivi par l'AMP

L'équipe de l'AMP assure un suivi régulier de cette espèce et sensibilise le grand public à sa préservation.

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